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MySpace : conséquence de la crise ou éclatement de la bulle ?

Par Sandrine CRISPEL

La communauté en ligne MySpace vient d’annoncer la suppression d’environ 500 emplois aux Etats-Unis. On évoque environ un tiers des effectifs. Même si aucune déclaration n’a encore été faite pour l’Europe, les réactions s’unissent sur un discours assez pessimiste.

Depuis son ouverture en 2003, le site MySpace était devenu une figure emblématique du monde des réseaux sociaux. L’annonce des licenciements qui auront lieu aux Etats-Unis fait dire à certains que la bulle du Web 2.0 commence à être percée. D’autres, expliquent le phénomène en analysant les chiffres d’audience du site MySpace en baisse par rapport à son concurrent Facebook. On lit dans la presse, que selon les statistiques communiquées par Emarketer, la fréquentation de MySpace aux Etats-Unis a chuté de 5 %, contre une augmentation de 97 % pour Facebook.

C’est sûr, cela est très éloquent. Alors quelles en sont réellement les raisons ?

Une restructuration est elle nécessaire pour traverser la crise mondiale ? Ou bien est-ce un moyen d’anticiper la non reconduction du contrat qui lie MySpace et Google jusqu’en 2010 ? Pour que vous puissiez mieux comprendre, ce contrat portait sur la diffusion de liens sponsorisés assurant à MySpace, 900 millions de dollars de revenus… Sachant que les modèles économiques de tous ces sites communautaires se basent sur les revenus publicitaires, la décision prise par Google paraît compromettre la croissance de l’entreprise MySpace…

A côté de cela, Facebook ne semble pas être inquiété par le contexte économique et continue son développement en attirant même la confiance de nouveaux investisseurs. Les internautes d’Outre-atlantique ont montré une nette préférence pour Facebook, mais personne ne semble vraiment en expliquer les raisons. Certes MySpace est plus orienté sur la découverte de nouveaux talents musicaux mais il a quand même su garder pendant de nombreuses années sa place de leader. Pourtant, les spécialistes prétendent que les sites types Facebook et Twitter seraient plus propices à créer le buzz…

A mon sens, annoncer d’ores et déjà un éclatement de la bulle Web 2.0 est certainement prématuré. Pour le cas MySpace, nous parlons d’une entreprise qui vient de perdre sa place de numéro un et qui, contrainte d’anticiper la baisse de ses revenus, prend des mesures. N’oublions pas que tous les domaines d’activités sont touchés et certains plus que d’autres. Il est donc normal que les acteurs de l’Internet et des Nouvelles Technologies subissent aussi les méfaits de la crise. Dans cette histoire, on voit également qu’un géant comme Google se montre très prudent.

De toute façon, quoi de plus logique que d’assister à ce genre de scénario quand des millions sont investis dans des sociétés ayant des modèles économiques assez bancals, il faut le dire. Le retour sur investissement n’est pas satisfaisant, il est donc normal que les robinets soient coupés… Ces sites « créateurs de buzz » sont d’excellents concepts, et on ne peut que féliciter leurs fondateurs respectifs pour avoir eu la bonne idée au bon moment, mais ils deviennent rapidement de gros coups financiers pouvant engendrer des fluctuations importantes. Et malheureusement, les réajustements se font souvent en priorité dans la masse salariale. C’est là toute la démesure de l’activité Internet. On brasse beaucoup, on perd beaucoup… A croire que l’expérience de 2001 n’a servi à personne…

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