Il aura fallu 5 ans à la commission Européenne pour enfin admettre officiellement que Google était bien en situation d’abus de position dominante avec son service Google Shopping et que l’Europe en supporte le préjudice.
La commission européenne accuse Google de pratiques anti-concurrentielles
Bruxelles a fait savoir que : « La Commission estime à titre préliminaire qu’un tel comportement est contraire aux règles de l’UE en matière d’ententes et d’abus de position dominante car il entrave la concurrence et porte préjudice aux consommateurs ». Il n’est donc pas impossible que la commission européenne décide de déposer une plainte contre Google dans les jours qui suivent.
Si aucun accord amiable n’est trouvé avant, l’amende pourrait être salée, puisqu’il serait question de 10% du chiffre d’affaires de toute l’année 2014 au niveau mondial, soit plus de 6 milliards de dollars. Bruxelles a donc enfin reconnu Google en état d’abus de position dominante, en proposant son propre comparateur de prix et en privilégiant son positionnement dans les résultats de recherche.
Abus de position dominante : Google VS Bruxelles
Quand on sait que dans certains pays comme la France par exemple, Google représente 90% à 95% de parts de marché, on comprend mieux l’impact négatif que peut avoir ce comportement sur la concurrence et donc sur les revenus des sites européens. La commissaire européenne chargée de la Politique de concurrence, Margrethe Vestager a déclaré : « Google a à présent la possibilité de convaincre la Commission du contraire. Toutefois, si l’enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe. ». Il reste 10 semaines à Google pour réagir et trouver une solution.
Le domaine de la recherche ne serait que la partie immergée de l’iceberg car l’Europe a de nombreux griefs envers Google, comme l’exclusivité publicitaire, les restrictions imposées aux annonceurs publicitaires, la copie de contenu web concurrents par scraping, etc. Même le système d’exploitation Android est au cœur d’une nouvelle enquête qui s’est initiée il y a quelques jours toujours pour des problèmes de concurrence que Bruxelles analyse depuis 2013. A trop tirer sur la corde il n’est pas impossible qu’un jour Google voit se dessiner le même destin que Microsoft, qui il y a quelques années avait été accusé de monopole et avait subi une procédure antitrust qui avait scindé l’entreprise en deux entités.
Dernière mise à jour le 20 août 2018