Xavier Niel, le patron de Free Mobile explique lors d’un entretien accordé au journal Le Figaro pourquoi il a décidé de bloquer la publicité. « Tous les acteurs pensent qu’il faut négocier avec Google et obtenir une juste rémunération. Nous sommes les seuls à avoir eu le courage d’établir un rapport de force ». Il estime que face à Google, seul le rapport de force compte. Le PDG d’Orange estime de son côté que la seule solution est la coopération.
Le PDG de l’opérateur historique estime que le blocage de la publicité par Free Mobile fait partie d’un « coup de com ». Il déplore les « victimes collatérales » suite au blocage de la publicité orchestré par le quatrième opérateur. Stéphane Richard souhaite que les fournisseurs de services et les FAI coopèrent.
Il y d’abord une interdépendance entre ces gens-là. Les géants du Net ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux. La vérité c’est du côté des coopérations qu’il faut chercher et pas uniquement du côté du rapport de force économique.
L’opérateur Orange mentionne que 50% de son trafic provient des services Google. « Nous avons 230 millions d’utilisateurs et de clients dans le monde et il y a des zones dans lesquelles Google ne peut pas se passer de nous. Par exemple l’Afrique. Si Google, qui a une stratégie mondiale aussi, veut diffuser plus de services et être plus présent […] ils sont obligés de passer par nous. Et ils ne peuvent pas nous dire j’ai besoin de vous en Afrique et aller vous faire voir en Europe » déclare Stéphane Richard.
« Il a été décidé de proposer une fonctionnalité limitant la publicité après le 1er janvier, au moment de l’année où il y a le moins de budgets publicitaires. Dès le début nous voulions mener ce test quelques jours seulement. Cette affaire de déséquilibre économique, je pense qu’elle se joue sur d’autres tableaux que la simple relation commerciale et financière […] Et en particulier, elle se joue sur le fond de la régulation et de la fiscalité. Je suis beaucoup plus choqué de voir aujourd’hui des entreprises multinationales comme Google avoir des activités importantes en France, tirer une partie importante de leur richesse de la France, et ne pas du tout y payer d’impôts, et échapper aussi à toute régulation » a indiqué le PDG.
