Alors que HADOPI (haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet) semble être sur le déclin, l’industrie du jeu vidéo semble intéressée par la riposte graduée. Les industriels du secteur seraient sur le point de déposer une demande d’autorisation auprès de la CNIL (Commission national de l’informatique et des libertés).
Les secteurs du cinéma et de la musique ont déjà adopté la riposte graduée. En effet les sociétés de perception et de répartition des droits d’auteur du secteur musical (Sacem, SCPP, SDRM) et l’ALPA pour le secteur du cinéma ont déjà obtenu auprès de la CNIL l’autorisation de collecter des adresses IP via le prestataire de leur choix. Ces adresses IP collectées sont ensuite transmises à HADOPI afin de lutter contre le téléchargement illégal.
C’est désormais le secteur du jeu vidéo qui souhaite confier à HADOPI la surveillance du piratage des jeux vidéo. Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la commission de protection des droits de HADOPI a souligné que les industriels du secteur des jeux vidéo envisageaient de déposer prochainement un dossier auprès de la CNIL. C’est assez surprenant car ces mêmes industriels avaient jugé en 2010 que la réponse graduée était trop couteuse. A l’époque le syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) avait déclaré : « Pour surveiller 100 titres et collecter 25 000 adresses par jour, la facture s’élève à 35 000 euros par mois, soit 420 000 euros par an. C’est beaucoup et on veut être certain que l’HADOPI traitera ensuite toutes les demandes ».
Pour le moment, Mireille Imbert-Quaterra n’a pas mentionnée la provenance de cette demande d’autorisation. De son côté le syndicat national des jeux vidéo (SNJV) a déclaré : « Cette démarche n’émane pas de nous, nous avons nos positions sur ce sujet et nous nous exprimerons sur le dossier le moment venu ».
Depuis l’arrivée au pouvoir de la gauche, l’avenir d’HADOPI est plus qu’incertain. Son sort sera connu à l’issue d’une concertation qui se tiendra très prochainement réunissant les acteurs de la filière du divertissement et les représentants des consommateurs.
Dernière mise à jour le 21 août 2018