Le gouvernement souhaite refaire des forces de l’ordre un service « invisible », pouvant surprendre là où on ne l’attend pas justement. Depuis plusieurs années, des services permettant de localiser la présence de contrôles routiers sur des GPS comme Waze, Tom-Tom, Coyote, voire sur les réseaux sociaux comme Facebook, perturbent le travail de la gendarmerie et de la police.
Signaler la présence de policiers sera t-il une infraction à l’avenir ?
Le Ministère de l’Intérieur vient de notifier à la Commission européenne un projet de décret visant à interdire par quelque moyen électronique que ce soit, la géolocalisation de la présence de policiers et gendarmes. L’Etat veut s’attaquer à la « diffusion de message de nature à signaler la présence des forces de l’ordre dans des périmètres définis par ces autorités » et avance l’argument du terrorisme pour justifier ce choix.
Probablement pour deux raisons, la première, un terroriste peut circuler en évitant soigneusement tous les points de contrôles réduisant ses chances d’être repéré dans un contrôle de police route et dans un second temps, les policiers sont devenus les cibles des réseaux terroristes, alors géolocaliser des patrouilles est un risque de plus et inutile, qui peut reposer sur les forces de l’ordre.
Le Ministère de l’Intérieur explique que le travail des forces de l’ordre est perturbé pour différentes missions comme : « les contrôles sensibles, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou la criminalité organisée, de la recherche de détenus évadés ou de personnes enlevées ».
L’Europe a donc trois mois pour valider ou non ce dispositif légal, dans le cas où les autorités européennes n’y verraient aucun inconvénient, signaler la présence d’un contrôle routier deviendrait une infraction de cinquième classe et coûterait 1500 euros d’amende. Des services comme Coyote, Waze, Tom-Tom et bien d’autres perdraient donc un de ses meilleurs arguments commerciaux et devraient se concentrer sur le signalement des zones « vraiment » dangereuses, plutôt que sur les fameuses « zones de danger » qui désignaient généralement les radars ou les contrôles routiers.
Dernière mise à jour le 20 août 2018